COSMOGONIE INTIME E.R. Jackson, traducteur

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Elizabeth R. Jackson est Professeur Emerita à San Diego State University en Californie. Ses ouvrages critiques comprennent des ouvrages concernant plusieurs poètes français, d’André Chénier jusqu’aux poètes surréalistes du vingtième siècle ainsi que les romanciers modernes, Proust et Gide. Parmi ses traductions figurent un choix de textes de l’écrivain surréaliste Benjamin Péret, A Marvelous World et un récit de voyages imaginaires illustré par Henri Michaux, Meidosems.

ELIZABETH R. JACKSONCOSMOGONIE INTIME
An Intimate Cosmogony

La traduction

Né à l’improviste, ce livre représente une rencontre d’esprits amis. Un jour en 1995 à la Bibliothèque Doucet à Paris, Felicia, moi-même et Yves, nous avons conçu l’idée de ce volume comme un modèle d’entente culturelle du vingt-et-unième siècle.

Cela me fait grand plaisir de faire partie de l’équipe pour ce livre, qui commence par l’image d’anciens explorateurs en barques, pour lancer ces aventures métaphysiques dans le temps et dans l’espace de notre cosmos.

L’itinéraire de ma propre vie débuta dans l’état d’Oregon sur la côte ouest des Etats-Unis. La famille de mon père était des pionniers faisant le long voyage en wagon de leur ferme dans l’llinois pour se rendre à Canyonville dans la vallée de la tribu des Indiens Umpqua. Quant à moi, j’ai passé mes premières années à Portland, Oregon. J’ai fait mes études supérieures d’abord à Reed College pour le B.A., ensuite à Wellesley College pour le M.A. et enfin à la Sorbonne pour mon doctorat de l’Université de Paris. Entre temps, j’avais vécu une année à New York et ensuite une année dans l’Etat de Vermont où j’avais épousé Gabriel Jackson. L’année d’après, nous sommes allés en France, à l’Université de Toulouse où j’ai fait un certificat de Morale et Sociologie en Philosophie. A ce moment-là, j’ai changé radicalement d’orientation professionnelle—d’Economie Politique à Langue et Littérature Françaises.

Encore quelques déménagements en famille alors avec nos deux petites filles: au Vermont de nouveau, à Galesburg Illinois dans le Mid-Ouest et enfin en Californie pour y rester une vingtaine d’années. J’ai été alors Professeur au Département de Langue et Littérature Françaises à San Diego State University. Au cours de tous ces trajets, j’ai vécu en France sept ans en tout—en province et à Paris, à des moments différents.

Somme toute, mon travail professionnel comptait bien sûr une bonne part de recherches et d’activité dans le domaine des réunions professionnelles aux Etats-Unis et à l’étranger. Les cours de littérature française que j’offrais et mes publications concernaient alors les romanciers du vingtième siècle, surtout Marcel Proust et André Gide, et des poètes y compris André Chénier, Paul Valéry, St-John Perse, Benjamin Péret et René Char. A un moment donné, je me lançai dans la traduction, au début pour présenter l’œuvre d’un poète surréaliste: A Marvelous World: The Poetry of Benjamin Péret.

Après avoir pris la retraite de mon poste à San Diego State University, j’abordai l’œuvre d’Henri Michaux. A ce moment-là, j’avais déménagé pour m’installer à Mendocino où habitaient mes amis artistes, Ray et Miriam Rice, que j’avais connus d’abord en 1949 au Putney School dans le Vermont. Tout cela aboutissait à un projet inattendu où je me trouvais dans la bonne compagnie professionnelle de Felicia Rice, déjà bien connue pour ses livres d’artistes exceptionnels.

Notre projet alors consistait à reproduire, d’une façon fidèle, le récit d’un voyage imaginaire intitulé Meidosems, une des œuvres géniales d’Henri Michaux. Il y traitait du monde et des aventures d’une race d’êtres imaginaires—éphémères, fragiles mais tenaces. La première édition du livre, paru en 1948, comprenait des lithographies originales de Michaux qui servaient chacune à éclairer le texte d’une aventure particulière. Felicia cherchait à en garder la forme, l’art et l’esprit magique dans notre édition en anglais destinée au grand public.

Les recherches que je faisais pour ce projet finissaient alors par m’introduire alors dans le milieu artistique et lit-téraire vivace en France. J’ai fait alors la connaissance par exemple de Jean Hugues connu pour sa librairie et galerie, Le Point Cardinal. A ce moment débuta mon amitié durable avec Yves Peyré et sa famille. Et tout cela mena au moment propice en 1995 où Yves et Felicia et moi, nous avons eu l’idée de la COSMOGONIE INTIME.

La série de cinq poèmes en français composés par Yves pour ce volume nécessitait une attention fixe pour en établir une version en anglais mise au point, équilibrée et fidèle. Pour le traduire ainsi il me fallait fixer d’abord pour chaque strophe une charpente solide et souple en anglais. Je devais alors respecter la longueur du vers et de la strophe, avec les accents justes d’ordre sémantique et d’ordre grammatical. Il fallait aussi retrouver en anglais le rythme de l’original, chaque vers avec ses particularités sonores. Il fallait que le poème en anglais soit idiomatique et en même temps aussi raffiné que le vers en français. Les poèmes en anglais comportent donc leur caractère particulier. J’espère donc qu’ils finiront par rendre effectivement le sens et l’effet de ces vers écrits par Yves, si intense et généreux en français.

Elizabeth R. Jackson
Medford, Oregon

 

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